En s’entourant d’experts canadiens spécialisés, le développement tel que pratiqué par TSF est renforcé. 

Les formations offertes par les coopérants s’imprègnent dans les pratiques locales, « [devenant] un outil permanent pour la communauté, multipliant [ainsi les retombées] de chaque mandat », explique Camilo Gutierrez, du bureau bolivien de TSF. 

Durant les dix dernières années, TSF a mené divers projets et mandats en coopération. Par ces interventions, la vision globale de TSF sur le terrain s’est consolidée en mettant un accent particulier sur la santé. 

Au fil du temps, un constat s’est imposé : la base des problèmes de santé dans la région de l’Altiplano est la distance qui sépare les habitants des centres de santé ruraux ainsi que l’insuffisance des services disponibles. 

L’équipe du bureau local a travaillé de pair avec les centres de santé et les coopérants, lesquels se sont engagés à remédier à cette réalité de manière à autonomiser les régions rurales. 

Au gré de trois étapes fondamentales, soit équiper, former et sensibiliser, les municipalités partenaires de l’Altiplano tissent aujourd’hui, peu à peu, un réseau communautaire de qualité accessible à tous. 

Un mandat à la fois, qu’il soit exploratoire, de soins ou de renforcement – en Bolivie ou virtuellement depuis le Québec –, les professionnels d’ici et de là-bas établissent une relation où le partage de connaissances bénéficie mutuellement à tous ceux qui sont engagés dans le processus. 

Pascale Brouillette, physiothérapeute du Bas-Saint-Laurent, s’est engagée avec TSF une première fois en 2022. Au cours de cette expérience, le manque de matériel pour soutenir les enfants souffrant de dystrophie musculaire avait été souligné. Après cette évaluation initiale, Pascale a commencé une collecte de matériel spécialisé au Québec. Un conteneur bien rempli a enfin pu prendre la mer vers l’Amérique du Sud à l’automne 2024. 

Parallèlement aux mandats, les municipalités continuaient à couvrir le salaire des professionnels boliviens ainsi que l’aménagement adéquat des locaux. 

Une fois le matériel arrivé en Bolivie, Pascale est retournée former les physiothérapeutes sur la meilleure façon d’intégrer ces nouveaux outils dans leur pratique quotidienne. 

Cette étape de formation est un élément essentiel, car ainsi, les professionnels locaux « continuent à fonctionner de façon autonome, mais avec de nouvelles façons de faire – parce qu’on n’est pas là pour les remplacer, on est là pour renforcer leurs compétences », explique Pascale. 

C’est d’ailleurs cette collaboration qui a incité Andrée Deschênes, une agronome et horticultrice de Kamouraska, à s’engager, en juin 2024, dans un mandat en agronomie avec TSF. 

« L’approche semblait respectueuse des gens. C’est cela qui était important. C’est intéressant de travailler plutôt de façon humble, mais directement avec les gens […] qui ont envie de faire une différence. » 

Des observations d’anciens coopérants canadiens et de professionnels boliviens des centres de dentisterie, d’optométrie et de physiothérapie ont soulevé qu’à la base des problèmes de santé, il y a une alimentation faible en éléments nutritionnels cruciaux. Afin d’améliorer la santé, TSF a compris qu’il fallait tourner son attention vers la sécurité alimentaire et la nutrition. Le mandat d’Andrée Deschênes est venu explorer cette problématique. 

Aujourd’hui, tant la population que les différents professionnels ont été équipés, formés et sensibilités grâce à l’expérience des coopérants. Et les résultats parlent par eux-mêmes. 

Lorsqu’elle est intégrée pleinement dans un programme de développement, la coopération volontaire permet de porter toutes les expertises à un autre niveau et d’étendre les retombées des programmes au-delà des connaissances des équipes de TSF. 

Comme l’explique Camilo Gutierrez, « ce n’est pas une solution magique, mais elle constitue un outil puissant de transformation durable. »