Soutien scolaire pour des enfants réfugiés
Dans un contexte de crise, qu’il s’agisse d’un conflit armé ou d’une pandémie comme celle qui continue de faire des ravages, un fait demeure : l’éducation ne peut attendre.
C’est cette vision que l’UNICEF a décidé de promouvoir en lançant un fonds intitulé Education Cannot Wait et c’est sur cette route que TSF s’est engagé en obtenant de ce fonds du financement pour un projet destiné à des enfants, réfugiés en majorité, de la République démocratique du Congo (RDC).
L’effet de la COVID-19 sur l’éducation a été brutal en RDC. « La fermeture des écoles a entraîné un retard dans le rythme des apprentissages et l’arrêt des activités économiques a affecté les parents impliqués dans l’éducation des enfants. De plus, nous avons aussi remarqué une augmentation des abus et de l’exploitation des enfants, de même que des grossesses précoces chez les jeunes fille », détaille Frère Mbolihinie, directeur général du Complexe scolaire Jean-Marie de la Mennais.
Au cours de la dernière année, TSF a donc appuyé l’éducation de plus de 10 000 enfants, dont environ la moitié sont des réfugiés, dans les localités de Meri, Bele, Gbadolite, Yakoma et Bondo. L’objectif premier était d’offrir du soutien scolaire aux enfants pour renforcer leur capacité à mieux réussir à l’école. Pour s’assurer de rejoindre ces enfants vivant dans des localités éloignées, les méthodes traditionnelles de l’enseignement ont été adaptées à des méthodes alternatives faisant appel aux plates-formes numériques et à la diffusion radiophonique.
« Toutes les matières ne sont pas abordées, puisqu’il ne s’agit pas d’un programme devant remplacer celui de l’enseignement national ou amener les enfants à graduer », précise Frère Mbolihinie. « Ce programme vise plutôt l’enseignement des branches d’éveil instrumental comme les langues et les mathématiques, qui permettent de mieux comprendre ou assimiler les autres matières », explique-t-il.
Pour les Frères de l’Instruction chrétienne en RDC, les partenaires de TSF chargés de concevoir le matériel didactique du projet, il s’agit d’une nouvelle pratique d’enseignement qui demande de s’ajuster, par exemple en scindant les leçons en plusieurs séquences courtes afin de maintenir l’attention des enfants et de présenter les leçons de manière attrayante.
« Les leçons dispensées à la radio permettent aussi aux enfants de suivre des enseignants qu’ils ne pouvaient pas avoir dans leur propre salle de classe », souligne M. Dukabho Tabhiaki, enseigne-ments à l’école primaire de Mola. « Un enfant de 6e année peut donc suivre les cours de 2e année et cela constitue un rappel pour lui. Tout comme celui de 3e année peut déjà suivre des cours des classes montantes. Cela est bénéfique pour les enfants. »
Des comités de suivi ont aussi été créés dans certaines écoles ciblées et des formations ont été offertes aux parents afin de les orienter dans le suivi et l’encadrement des enfants.
«Il est très important pour les animateurs du projet d’intensifier la sensibilisation des parents pour qu’ils permettent aux enfants de suivre à la maison ces leçons qui passent à la radio », insiste pour sa part Mme Angélique Aputu, directrice et responsable du comité de suivi de l’école primaire de Mola.
Des initiatives d’appui à l’hygiène et à la prévention contre la COVID-19 ont aussi été mises de l’avant avec la construction de blocs de latrines et l’aménagement de points d’eau.