TSF et l’agroécologie en Haïti
L’agriculture est ce premier pas, cette ligne à franchir, ce chemin qui s’impose, cette première pierre à poser pour oser prétendre au développement pour un pays dont le peuple est plongé dans la misère la plus ignoble et dont nul rêve ou petit bout de pain donné ne peut plus combler la faim. Car tel un étendard, l’agriculture est aussi ce drapeau qui se dresse fièrement pour non seulement identifier un peuple mais également pour lui ouvrir la voie vers l’ascension sociale, politique et économique, stable devant perdurer pour des temps incalculables en se basant sur le fait indéniable que tout développement tire, premièrement, sa racine dans la valorisation de la culture d’un peuple et de sa productivité et ceci que ce soit dans le domaine de l’art, la technologie ou encore son système agricole.
Niché au sein des caraïbes, Haïti est un pays où l’agriculture peut être la pièce motrice de son développement, ou tout du moins, être l’outil permettant à ce peuple de ne plus mourir de faim. Car doté des terres riches en potentialité naturelle, ce territoire est capable de, non seulement nourrir sainement l’ensemble de ses habitants, mais également, il est tout à fait capable d’offrir au monde entier des variétés de produits, d’excellentes qualités qu’ils ne trouveront, pour la plupart, nulle part ailleurs comme c’est le cas de la mangue Francique. Et pour ce qui est de son petit-mil, n’ignorons pas que c’est un moteur pour l’abondance de lait chez les femmes nourrissant des bébés. Cependant, force fût de constater que cette population git malheureusement dans la misère et la faim, plongeant le pays dans un total chaos entre frustrations de tous genres, malhonnêteté, surpopulation dans les centres villes débouchant sur des phénomènes de bidonvilisation non-nécessaires, pendant que la majorité des terres de ce territoire soient arables, ce qui en d’autres mots veut dire, totalement productives.
En effet, bien conscient des enjeux et des conséquences graves qui peuvent découler sur le long terme, Terre Sans Frontières en Haïti met en place des partenariats stratégiques avec d’autres acteurs pour coordonner les efforts et mobiliser les ressources nécessaires à la transition vers des systèmes agro-alimentaires écologiques par des programmes et projets déjà en vigueur autant à Vialet qu’à l’île-à-Vache, pour aider ce système à prendre son envol.
Pour ce faire, TSF fournit aux petits exploitants agricoles dans ses régions d’interventions des ressources, des connaissances et des outils nécessaires pour mettre en œuvre des pratiques agroécologiques, notamment par le biais de formations et de subventions. Son but est, non seulement, de faire en sorte de former le plus de promoteurs possibles par la sensibilisation aux avantages agroécologiques en termes de sécurité alimentaire, de santé, d’environnement et de résilience climatique pour la promotion d’une alimentation durable et éthique, mais également, pour pousser les communautés vers une croissance économique soutenue, partagée et durable. Et pour mieux conforter ses actions dans le domaine, il se lance également dans l’élevage en octroyant à des familles d’éleveurs vulnérables des caprins, devant se produire pour aider d’autres fermiers ou agriculteurs dans le besoin à diversifier leurs sources de revenus et à réduire leur dépendance à l’égard de l’agriculture ou d’autres activités économiques vulnérables aux chocs externes, comme les sécheresses ou les fluctuations des prix des denrées alimentaires.
Aujourd’hui, nous comptons plus d’une centaine de promoteurs qui vivent de leur production agricole et qui sont fiers de présenter sur le marché leurs tomates, aubergines, piments et autres denrées qui sont fortement demandés pour la préparation des petits plats savoureux et sains et plus d’une centaine de familles d’éleveurs indépendantes. Cependant, nous n’allons pas nous arrêter là car la route est encore longue, les besoins ne sont pas encore assez satisfaits, la faim persiste encore !
Terre Sans Frontières croit fermement dans la pertinence de l’agroécologie, l’agriculture pour dire non à la faim, non à la destruction de l’environnement, non au gaspillage des ressources naturelles et disponibles.
Darlie Pricila Hershel Louis
Bibliothécaire à Vialet (Haïti)
