Soins visuels pour des réfugiés
Terre Sans Frontières (TSF) a envoyé une mission de soins de santé visuelle pour intervenir auprès de personnes réfugiées. Dr Pierre Lavallée, optométriste et Mme Darquise Tardif, opticienne, se sont rendus au Congo-Brazzaville en août 2018 afin d’offrir ces soins à des populations ayant fui la Centrafrique, la République démocratique du Congo et le Rwanda.
Depuis 2015, TSF est en effet responsable des soins de santé auprès de 57 000 personnes réfugiées au Congo-Brazzaville, un mandat que lui a confié
l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
La mission de Dr Lavallée et Mme Tardif a débuté au Centre de santé intégré (CSI) de Bétou, une localité située au nord du pays, où ils ont traité plus de 280 personnes provenant majoritairement de camps de réfugiés
mais également de la population hôte. Ils ont procédé à des examens de la vue et donné des lunettes de correction aux gens qui le nécessitaient, en plus de distribuer des lunettes de soleil à titre préventif. Plusieurs diagnostics ont aussi été posés pour des problèmes particuliers,
notamment les cas de cataractes.
« La santé visuelle des personnes provenant des camps est particulièrement
précaire et beaucoup de pathologies sont le résultat de conditions de
vie difficile entraînant par exemple des blessures ou des carences alimentaires », analyse Darquise Tardif.
« Les besoins sont grands. C’est difficile de combler toutes les attentes
de sorte que chaque geste compte », remarque pour sa part Pierre Lavallée.
En plus de traiter la population, l’optométriste et l’opticienne ont aussi offert une formation sur la détection des maladies de l’oeil et l’hygiène oculaire à une trentaine de membres du personnel de santé de Terre Sans Frontières, de l’État congolais et du Fonds des Nations Unies
pour la Population (FNUP) intervenant tous dans cette région.
L’équipe est ensuite repartie vers la capitale Brazzaville, où une quarantaine de réfugiés urbains ont aussi été traités
pour des problèmes de vision.
« Ç’est un ouf! de soulagement pour la population bétousienne et celle des environs. Depuis la création de Bétou, ce village n’a jamais vécu de merveille comme celle apportée par l’équipe d’Optométristes Sans Frontières. C’est un des plus beaux cadeaux que les réfugiés aient jamais reçu », se réjouit Dr Raphael Dimoke, médecin assistant à la coordination au CSI de Bétou.
Cette première intervention d’Optométristes Sans Frontières réalisée dans un contexte d’aide humanitaire était d’autant plus significative qu’elle a permis à des professionnels de la santé d’ici de s’insérer dans un
programme de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), tout en
leur permettant de vivre une expérience enrichissante et sécuritaire grâce
l’accueil réservé par la population et le professionnalisme de l’équipe santé du terrain, sous la supervision de Dr Modibo Togora, coordonnateur médical du programme TSF-HCR.