couverture blogue de Lucia sur le développement

LE BLOGUE DE LUCIA

Lucia Cassagnet
Québec, Canada

Le danger de ne pas chercher les réponses  

Lorsque j’ai été embauchée chez TSF, j’étais si heureuse que j’en parlais à tout le monde autour de moi ! Souvent, la première réaction que je recevais était « mais, ça ne sert à rien ces choses-là ! » 

Quand j’entendais ces commentaires, je ne savais pas trop quoi répondre.  

Oui, c’est vrai que certains organismes et fondations ont abusé de la confiance de leurs donateurs.  

Mais c’est tout aussi vrai que d’autres organismes et fondations ont exécuté leurs mandats avec brio. 
 
Pourtant, on ne connaît qu’une version des faits. Et souvent, la version la plus médiatisée est celle qui dépeint notre domaine comme un fiasco. 

Alors qu’en fait les résultats sont là, accessibles à tous. Il suffit d’ouvrir les yeux et de les chercher.  

L’an dernier, les Nations Unies ont aidé 152 millions de personnes à atteindre une meilleure sécurité alimentaire. 

En 2023, le gouvernement du Canada a contribué à aider et protéger quelque 29 millions de réfugiés à l’international.

Et ça, c’est le nombre de personnes qu’on peut compter directement.  

Car la coopération internationale c’est bien plus que les 10, 25 ou 50 personnes qui bénéficient directement d’un programme, d’un projet ou d’un financement.  

Un rapport peut dire qu’avec un financement X on a touché Y personnes. Mais la réalité est que les Y personnes vont ensuite réinvestir ce qu’elles auront appris dans leurs communautés. Ces gens vont être des acteurs locaux du changement et améliorer la vie d’encore plus de personnes.  

L’impact de la coopération internationale est exponentiel mais difficile à concrétiser.  

C’est autant le cas pour les Nations Unies que pour TSF. L’impact de notre travail n’aura jamais de chiffre final exact. 

On regarde la quantité d’argent investi versus les résultats qu’on peut quantifier et c’est parfois décevant.  

Mais nous on le sait, éduquer une femme dans un village en Afrique, c’est planter la petite semence qui va faire pousser l’arbre du développement au fil des ans.  

Et ces arbres ne sont pas faciles à calculer, donc ils n’apparaissent pas dans les rapports. 

Mais ils sont bien là, à grandir tranquillement et changer l’horizon qui passe d’une savane déserte à un riche boisé. 

Ce que je finis par répondre aux gens qui me disent que ça ne sert à rien, c’est ça justement.  

Tout comme ces petites pousses d’arbre qui ne sont pas encore grandes et visibles à l’œil nu, la coopération internationale est pareille.  

Mais concrètement, tous les deux sont là, il suffit de prendre le temps de regarder attentivement.  

Parfois il suffit juste d’ouvrir les yeux et d’observer pour constater que la réalité n’est pas visible au premier plan des choses.  

Mais pour faire ce constat, il faut savoir ouvrir les yeux…