Le conseil d’administration de Terre Sans Frontières (TSF) a vu du changement l’année dernière, avec une nouvelle présidente qui a remplacé Linda Bambonye. C’est avec enthousiasme que Me Natacha Leclerc s’est assise dans nos bureaux pour discuter avec nous.
Depuis 2018, Me Natacha Leclerc est la Directrice Affaires juridiques chez Cogeco Connexion.
Avant d’occuper ce poste, elle a travaillé pendant près de 20 ans comme avocate en pratique privée. Parmi ses spécialités on retrouve le droit autochtone, le droit commercial général, les fusions et acquisitions et le droit constitutionnel.
Avant d’établir sa carrière dans le domaine juridique au Québec, Me Leclerc a pris part à une expérience qui l’a menée en République Dominicaine.
Là-bas, elle a travaillé dans une clinique d’aide juridique pour les femmes victimes de violence où elle sensibilisait les femmes sur leurs droits et leur donnait les outils pour qu’elles puissent ensuite former d’autres femmes dans le pays.
Comme si le fait de travailler en espagnol ne la sortait pas assez de sa zone de confort, elle a aussi fait un tour en Chine, où elle a enseigné dans une école internationale indépendante. De cet épisode elle a même gardé un mandarin assez fluide.
Le parcours de Me Leclerc laisse entrevoir une claire affinité envers l’autre. Sa carrière a été construite et développée à travers des valeurs fortes. Elle-même le dit, elle est rentrée en droit « pour sauver la veuve et l’orphelin. »
Des valeurs avant tout
Cette base de valeurs altruistes qu’elle applique dans sa carrière, elle sait aussi l’incorporer dans sa vie personnelle qui est tout autant importante pour elle.
Lors de notre entrevue, Natacha Leclerc s’est fièrement présentée par son titre professionnel mais « également [comme] mère de quatre enfants et de deux chiens. »
Il a une dizaine d’années, sa famille s’est agrandie du jour au lendemain lorsque son partenaire et elle ont adopté quatre frères et sœurs originaires de la Colombie.
Ayant des liens très forts avec d’autres continents par son parcours de vie, Natacha Leclerc comprend l’importance de TSF.
« La coopération internationale, c’est essentiel. Nous sommes privilégiés, nous avons l’accès à l’éducation gratuite. Nous vivons dans des excellentes conditions au Canada, » explique l’avocate.
Elle ajoute que « malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui a ce privilège-là. La coopération internationale, c’est un échange, un transfert de connaissances. Dont l’objectif, selon moi, devrait être de transférer les connaissances à des gens qui ne bénéficient pas de l’expertise qu’on a acquise […] dans le respect de la culture [de chacun]. »
L’importance de la femme
Natacha Leclerc est rentrée au CA de TSF en 2020 comme administratrice. Pendant les trois dernières années, elle a pu côtoyer Linda Bambonye, l’ancienne présidente, qui a occupé le poste pendant plus de 10 ans.
Travailler aux côtés de femmes n’est pas une nouveauté pour Me Leclerc, qui, par ailleurs, est la coprésidente de Connect Femmes chez Cogeco, un groupe qui vise à responsabiliser et soutenir les femmes dans l’accomplissement de leurs objectifs, en leur offrant des opportunités de croissance personnelle et professionnelle, de reconnaissance, de visibilité et de réseautage.
« Le rôle de TSF de former et d’appuyer les femmes est essentiel si on veut être capables de développer et essayer de briser ce plafond de verre; l’expression qu’on entend toujours et qui demeure présente partout dans le monde. »
Natacha Leclerc
Pour Natacha Leclerc, l’inclusion des femmes, elle se fait « de génération en génération. On va s’améliorer, puis, chaque petit pas va faire en sorte que notre société va devenir plus diverse et équitable. »
La question de la gouvernance
Pour Me Leclerc, s’impliquer dans un CA était quelque chose qu’elle voulait accomplir, mais pas n’importe comment.
« Je cherchais un conseil d’administration où je pouvais m’impliquer. Je cherchais quelque chose qui représentait bien mes valeurs. Et […] TSF correspondait exactement à ce que je voulais faire comme bénévolat, où je voulais donner de mon temps. »
En plus de retrouver des valeurs qui résonnaient avec elle, Me Leclerc a aussi découvert une équipe diversifiée et qualifiée.
Elle décrit le CA de TSF comme étant « composé de personnes professionnelles avec des bagages complètement différents. » On retrouve des ingénieurs et des infirmières à la retraite, des comptables, des professionnels des ressources humaines et plus encore.
Son expertise au niveau juridique s’ajoute à celles de ces professionnel-le-s, afin d’avoir, ensemble, « une meilleure analyse globale sur ce qui se passe, de poser les bonnes questions et d’appuyer » le siège.
En ce premier mandat à la présidence, Natacha aimerait mettre de l’avant des recommandations sur la gouvernance qui ont été proposées par un comité interne dont elle a fait partie l’année dernière.
Pourquoi faire de la gouvernance une de ses priorités ?
Comme elle l’explique : « En ayant des contrôles de gouvernance, le CA a nécessairement un impact sur le fonctionnement du siège. On regarde les fonds, la façon dont ils sont distribués avec transparence, on est capables de s’assurer que la direction générale a pris tous les moyens qu’ils devraient prendre. »
Elle conclut en expliquant qu’essentiellement, « le rôle du conseil d’administration, c’est d’écouter, de regarder et de comprendre. »
S’assurer que tout roule bien, c’est l’objectif d’un CA qui croit en le travail que fait TSF.
Lorsqu’on a demandé à Natacha Leclerc quel était son rêve pour TSF, elle a avoué que c’était « qu’on [n’ait] plus besoin d’être dans les pays où Terre Sans Frontières œuvre actuellement. »
Si notre mission d’autonomisation est réussie, « après ça, [on peut] aller dans d’autres pays, œuvrer et continuer d’aider à faire grandir les populations locales, selon leurs besoins propres, selon leur culture et leur façon de faire. »
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